La Nuit du Dragon
Voyages en Indochine

Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, alors que les trois pays de l’Indochine française se libèrent de la tutelle coloniale, Norman Lewis entreprend un périple qui le mène de Saïgon jusqu’au nord du Laos en passant par les hauts plateaux vietnamiens, alors sous le contrôle des maquisards viêt-minh, et par Phnom Penh et le site d’Angkor. Ce voyage, durant lequel l’auteur se retrouve souvent dans des postures peu confortables ou carrément rocambolesques, est relaté ici avec un flegme et un humour tout britanniques.

CHF33.14

UGS : 978-2-88086-408-8 Catégories : ,
Poids 0.442 kg
Dimensions 14 × 21 cm
Auteur

Année d'édition

“Je m’aperçus dès les premiers instants de mes déambulations dans ces rues encombrées et torrides que les peuples d’Extrême-Orient vivent leur vie en public. En ceci, ils sont différents des peuples de toutes les autres parties du monde. La rue est le prolongement de la maison, et il n’existe pas de frontière définitive les séparant. Dès l’aube, et plus particulièrement à Saigon, dès l’instant où le couvre-feu est levé, les gens se glissent hors du lit et se dirigent vers le trottoir où un plus grand espace leur permet d’effectuer partiellement leur toilette. Ensuite, ils mangent, somnolent, jouent aux cartes, se lavent, se font soigner les dents, masser et poser des ventouses par des médecins, et consultent des diseurs de bonne aventure ; tout ici se déroule dans la rue. On n’y ressent pas ce désir d’échapper aux regards indiscrets qui est si fort en Europe et plus encore dans les pays musulmans. Même les maisons les plus confortables semblent consister en une grande pièce au rez-de-chaussée où la famille vit en communauté alors que les visiteurs vont et viennent par les portes grandes ouvertes.”
L’auteur voyage de Saigon à Dalat, de l’Annam central à Cholon et la Cochinchine, au cœur du Cambodge, à Angkor, puis au Laos et au pays méo, dans le but de découvrir et de décrire, avec précision, objectivité et humour. Il rencontre les Moï, les Rhadès et d’autres tribus éclipsées par l’histoire, et prend le temps de déconstruire les idées reçues du passé colonial.
Qu’il réalise une interview du fantasque roi du Cambodge, qu’il s’entretienne avec des officiers français ou avec les nationalistes farouchement anticoloniaux, ou encore qu’il décrive les curieuses pratiques de la secte Cao-Dai, Norman Lewis est le narrateur extraordinaire d’une Indochine en pleine effervescence.