Sur la Route de Mandalay Histoires de gens ordinaires en Birmanie
Ces portraits birmans retracent la vie de personnages existants tel le diseur de bonne aventure, la bouilleuse de crue ou le cordonnier des rues. Publiés dès 1987 dans la revue Kalya, ces récits s’inscrivent dans une tradition littéraire birmane, initiée dans les années cinquante par Ludu U Hla avec une collection d’histoires recueillies auprès de prisonniers et publiées en anglais sous le titre The Caged Ones (Les prisonniers).
Les portraits de gens ordinaires de Mya Than Tint constituent une source d’informations précieuses sur la vie quotidienne en Birmanie à la fin de ce XXe siècle. Ces histoires parlent de la vie des petites gens, de la vendeuse de fleurs, du receveur d’autobus ou du grimpeur de palmier. Des vies souvent marquées par la pauvreté et la misère causée par une armée pléthorique qui rançonne la population. Mais l’amour et ses travers constituent également un thème récurrent. Beaucoup d’histoires parlent de femmes seules – veuves ou abandonnées par leur mari – qui se battent pour faire vivre leur famille, dans un système qui ne connaît pas d’aide sociale d’Etat, mais sont soutenues par une extraordinaire solidarité familiale et de voisinage. Mya Than Tint complète son ouvrage par des récits de personnages aux occupations plus exotiques – comme le dresseur d’éléphants ou le montreur de singes.