Terre d’Or
Voyages en Birmanie

Dans les années 50, alors que la majeure partie de la Birmanie est entre les mains de groupes rebelles, Norman Lewis a la chance de visiter ces régions demeurées inaccessibles durant de nombreuses années. Il en rapporte un tableau coloré des traditions, des contradictions, mais surtout des côtés fantastiques et irréels qui rendent le pays si attachant.

CHF33.14

UGS : 978-2-88086-402-6 Catégories : ,
Poids 0.680 kg
Dimensions 14 × 21 cm
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En 1951, Norman Lewis entreprend un voyage vers la Birmanie – destination mythique entre toutes – qui vient d’accéder à l’indépendance. Lewis craignait que le pays ne subisse tôt ou tard le même sort que la Chine ou d’autres contrées d’Asie, devenues, à cette époque, inaccessibles aux voyageurs pour cause de guerre ou de révolution. Il ne sait pas alors — étant mal informé par les journaux anglais — que la majeure partie du pays aux mille pagodes est entre les mains de divers groupes rebelles et que son séjour va se révéler plus périlleux que prévu. Lewis a cependant la chance de visiter des régions qui, ensuite, resteront fermées aux étrangers durant de longues années.
Par son récit, il réussit le tour de force d’emporter le lecteur vers un univers étrange fait de drôleries et d’insolite. Il montre comment le féerique peut souvent côtoyer les troubles et la difficile réalité, et relate avec humour les situations rocambolesques dans lesquelles il peut se retrouver, mais aussi la prévenance des Birmans à son égard.
“Cette gentillesse toujours en éveil vis-à-vis des étrangers est d’autant plus remarquable que, faute d’avoir accompli un stage de novice dans un monastère bouddhiste, l’étranger n’est pas considéré comme tout à fait parvenu, dans la hiérarchie des êtres, au stade humain. Il fut un temps où le même préfixe servait à désigner les étrangers et les cochons ou les buffles. On disait, par exemple, de deux étrangers : “Deux animaux étrangers.” De nos jours, on éprouve à leur endroit une secrète compassion : l’incarnation actuelle de l’étranger est presque arrivée au succès. De nombreux actes méritoires dans ses existences passées lui ont épargné de renaître sous la forme d’un cafard ou d’un chien paria. Pour devenir un être tout à fait humain, il ne lui manque plus que l’ultime illumination qu’on obtient en acceptant de suivre le chemin “des huit vertus”. Mais cela peut se produire dès la prochaine incarnation. L’attitude du bouddhiste birman est donc moins exclusive et plus encourageante que celles de certaines sectes chrétiennes pour lesquelles on est voué à la damnation éternelle quand on ne partage pas leur foi. Selon ce darwinisme archaïque, tout ce qui vit est perfectible. L’éléphant blanc lui-même, symbole de toute perfection, a sans doute passé, au cours de ses existences antérieures, par l’état de ver intestinal ou de rat d’égout, et il peut lui arriver d’y revenir, ainsi que le roi Mindon a eu l’occasion de le proclamer, en piétinant son valet, ce qui lui fit perdre le bénéfice des mérites accumulés.”
Terre d’Or – récit écrit avec le flegme et l’humour caractéristiques des travel writers anglais – donne une vision empathique de la Birmanie de l’époque : ses traditions, ses contradictions et surtout ses côtés fantastiques, irréels, qui rendent le pays et ses habitants si attachants.