Voyages chez les Moïs d’Indochine
Dès son arrivée en Indochine en 1890, Alexandre Yersin se passionne pour les zones encore inexplorées de la chaîne Annamitique, situées à cheval entre l’Annam et la Cochinchine. Considérées alors comme inaccessibles par les Vietnamiens, elles sont habitées par des tribus proto-indochinoises, connues sous le nom générique de Moïs. Au cours de quatre missions successives, Yersin explore de vastes régions des Hauts-Plateaux, dont le Lang-Bian, situé à 1500 m d’altitude, où sera construite, quelques années plus tard et sur ses conseils, la ville sanitaire de Dalat.
nHomme curieux et téméraire, Alexandre Yersin se lance dans ces explorations sans escorte, exposé parfois à l’hostilité des autochtones, aux attaques des fauves et aux maladies endémiques. Il traverse des régions dont les populations sont minées par des guerres intestines et, grâce à son esprit pacifique et déterminé, il parviendra même à mettre fin à des conflits tribaux savamment entretenus par de petits chefs ambitieux et jaloux les uns des autres.
nCes récits d’exploration ont paru dans diverses revues et publications entre 1893 et 1943. Ils sont regroupés dans ce volume par ordre chronologique, avec une carte retraçant l’itinéraire des quatre expéditions.
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nAlexandre YERSIN naît à Aubonne (Suisse) en 1863. Après des études de médecine à Lausanne et à Marbourg, il se rend à Paris où il participe étroitement aux recherches de l’équipe de Louis Pasteur.
nEn 1890, il part en Indochine en tant que médecin des Messageries maritimes et se passionne pour cette région. Lors d’une épidémie de peste en Chine du Sud qui menace aussi les colonies françaises, les autorités l’envoient à Hong Kong où il découvre le bacille de la peste. Sa vie sera désormais consacrée à la recherche et à l’agriculture tropicale; il meurt à Nha-Trang en 1943.
nAu Viêt-nam, le docteur Yersin est encore aujourd’hui vénéré comme un héros national.