Le Chah du Mahboulistan Histoire Orientale
Le royaume imaginaire du Mahboulistan s’étend quelque part entre la Perse et l’Empire britannique des Indes. Son monarque, Roi des Rois, est ruiné et décide de se rendre au Frankistan pour solliciter un prêt… Les quiproquos et incidents hilarants s’enchaînent alors… Publiée peu après la Première Guerre mondiale, cette farce d’une drôlerie incomparable est en fait une parodie des mœurs et institutions de l’époque, dont les critiques s’adressent aussi bien aux Européens qu’aux Orientaux.
Le pseudonyme de l’auteur donne d’emblée le ton : Karageuz Effendi peut en effet se traduire par “Maître Guignol”. Pourtant, ce qui pourrait passer à première vue pour un canular potache est en réalité un conte à la manière orientale que l’on affectionnait au 18e siècle. Sous la forme d’une fiction évocatrice, il esquisse un tableau féroce des mœurs et institutions de l’époque, dans lequel, comme l’affirme l’auteur : “chacun en prend pour son grade et la vraie critique ne s’adresse pas aux Orientaux”.
Le Chah du Mahboulistan relate les tribulations d’un potentat oriental dans un royaume imaginaire, situé entre la Perse, l’Afghanistan, le Baloutchistan et l’Empire britanniques des Indes. Son monarque, Saïd ’Ali Hussein II, Roi des Rois, Point de Mire de l’Univers, Soleil de la Nuit, etc. est confronté à quelques revers de fortune. Ruiné par une cour dépensière et par une guerre funeste avec ses voisins, menacé par le spectre d’une révolution, il décide de se rendre au Frankistan afin d’y contracter un emprunt censé lui permettre de maintenir son train de vie dispendieux.
Il débarque à Marseille puis se rend à Paris. Mais rien ne se passe comme prévu : le potentat oriental étant peu au fait des us et coutumes occidentaux, les quiproquos et incidents hilarants s’enchaînent. En visite à l’Exposition universelle de Paris, il est ébloui par les nombreux bibelots, qu’il commande par centaines. Il découvre également la France officieuse et ses belles de nuit, avec lesquelles il devra en découdre… Entre-temps, la révolution éclate au Mahboulistan. Sa Majesté se trouve alors l’otage des puissances européennes qui lui dictent les conditions d’un prêt à taux usurier, et doit se résoudre à retourner dans son pays, réduit au statut de roi fantoche, sans pouvoir aucun…
Un siècle après la rédaction de cet ouvrage, le monde a-t-il changé ? Pas sûr ! Remplacez la figure du Chah du Mahboulistan par quelque chef d’Etat actuel, substituez les noms des institutions gouvernementales et de leurs représentants par ceux qui occupent la scène de nos jours… et vous trouverez de surprenantes similitudes !
